JE SUIS un petit amphibien qui fréquente le sud de la France et de l'Espagne, l'Italie et l'Afrique du Nord. On me confond souvent avec la rainette verte (Hyla arborea) et la rainette italienne (Hyla intermedia). En dehors d'une légère différence physique (la bande sombre qui colore mon flanc est plus courte que chez la rainette verte), je me distingue aussi par mon chant plus lent... De couleur vert tendre, ma couleur peut varier jusqu'au brun, surtout en période de reproduction. Pour cause de mutation, on trouve même des congénères bleus. Espèce arboricole, le bout de mes doigts est muni de ventouses qui me permettent de grimper dans la végétation et sur des parois verticales, même lisses. Je vis à proximité d'un point d'eau. Pas très exigeant sur mon milieu, je peux m'installer près de mares temporaires, zones inondées ou même de piscines. Actif la nuit, je chasse des petits invertébrés (fourmis, coléoptères et leurs larves, mouches...). J'hiberne dans la vase ou sous des feuilles, d’octobre à mars. L'hiver, je peux m'activer en journée.
Une sérénade amoureuse qui s'entend de loin
La journée je me repose dans la végétation, je me fais moins discret la nuit en période de reproduction (à la fin de l'hiver ou au printemps), ma parade amoureuse étant bruyante. J'attire les femelles au loin avec mon chant de mâle dominant grave et sonore à la tombée de la nuit grâce à mon large sac vocal situé sous la gorge (ce qui me distingue de la femelle). La saison des amours se passe dans les zones humides (marais, mare...) où nous nous regroupons tous. La femelle pond une centaine d'œufs que je féconde dans l'eau. Ils donneront des têtards au printemps qui passeront leurs phases de transformation dans ce milieu aquatique et se nourriront du plancton local. La prédation est forte sur les petits (couleuvres aquatiques, oiseaux...) d'où la ponte abondante pour assurer notre survie. A la fin de l'été les jeunes rainettes survivantes s'éloignent de l'eau. Les adultes se déplacent aussi beaucoup, nous rendant très vulnérables aux prédateurs (putois, chouette...).
Moins menacée que la rainette verte, mon espèce est toutefois fragilisée par le même type de menaces liées principalement aux activités humaines : fragmentation de mon habitat (par les routes notamment), assèchement des zones humides (drainage d'un marais par un agriculteur, remblaiement d'un terrain par un industriel...), pollution des eaux par les insecticides et autres produits chimiques...
Les zones humides (marais, mares...) à la biodiversité exceptionnelle sont parmi les milieux naturels les plus menacés par les activités humaines. Les 3/4 des zones humides du territoire français ont été asséchés et 90 % des mares ont disparu au XXe siècle, souvent au profit de l'agriculture intensive...
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Des idées pour aider les rainettes
aménager un point d'eau et des abris
La rainette se repose dans les zones aquatiques en pente douce peu profondes. Créer une mare, naturelle de préférence (ou faire quelques aménagements dans une mare en béton déjà existante), est un bon moyen d'offrir un habitat accueillant pour les rainettes. En plus de quelques pratiques de base comme : le non-usage de produits chimiques (pesticides, engrais...) sur la végétation, ne pas ou peu couper l'herbe aux abords de la mare, laisser des abris pour l'hiver près du point d'eau (des tas de branchages, paille...). En disposant sur la mare des aires de repos avec des plantes aquatiques (nénuphars, iris, lotus, plantain d'eau...) mais aussi des perchoirs (épis de maïs, roseau...), la rainette pourra grimper sur les tiges et chasser les insectes.
En plus d'autres initiatives et conseils, l'ASPAS met à disposition une fiche pratique pour créer une mare : https://www.aspas-nature.org/wp-content/uploads/fiche-pratique-mare-ASPAS.pdf. " Non loin d’un endroit humide potentiellement fréquenté par des amphibiens, la création d’une mare naturelle, ou mieux, d’un réseau de mares, offre des sites de reproduction indispensables à la survie des espèces. N’hésitez pas à contacter le service environnement de votre municipalité ou de votre conseil départemental pour demander les conditions d’obtention de subventions ".
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