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Photo du rédacteurLe Bestiaire Rouge

Le fourmilier à écailles


Dessin © Le Bestiaire Rouge / Aurélie Portier

LES PANGOLINS sont des petits mammifères nocturnes et discrets qui vivent dans les régions tropicales et équatoriales d'Afrique et d'Asie du Sud-Est. Leur apparence est singulière. Ils sont les seuls mammifères au monde à être recouvert d'écailles (sauf le museau et la partie ventrale) ! Leurs écailles représentent environ 20% de leur poids. Seules les fourmis et les termites dont ils se nourrissent peuvent redouter les pangolins. En effet, lorsqu'ils se sentent menacés, leur réaction défensive consiste à se rouler en boule pour cacher les parties de leur corps qui sont vulnérables, offrant ainsi à leurs prédateurs une armure hérissée d'écailles tranchantes. Ils peuvent rester dans cette posture des heures jusqu'à faire perdre patience aux assaillants qui essaient de les dérouler. Ils cherchent leur nourriture dans l'écorce des arbres ou la terre avec leurs pattes courtes et griffues. Ils attrapent fourmis et termites avec leur longue langue gluante, à la manière d'un fourmilier, ils peuvent en consommer 200 000 par jour et jusqu'à 70 millions par an ! Les pangolins jouent donc un rôle important au sein de leur écosystème en régulant naturellement la population de ces insectes sociaux dans les forêts tropicales et les savanes, mais aussi grâce au brassage de la terre qu'ils effectuent lorsqu'ils le creusent, il contribuent à enrichir le sol.




Il existe 8 espèces de pangolins dans le monde :

  • 4 espèces en Afrique subsaharienne : le pangolin géant ou grand pangolin, le pangolin de Temminck ou pangolin terrestre du cap, le pangolin à longue queue ou pangolin tétradactyle et le pangolin commun ou pangolin à écailles tricuspides.

  • 4 espèces en Asie tropicale (Sud-Est) : le grand pangolin de l'Inde ou pangolin à grosse queue, le pangolin de Chine ou à queue courte, le pangolin des Philippines et le pangolin javanais ou pangolin malais.

Les espèces de pangolins arboricoles habitent dans des arbres creux et utilisent leur queue préhensile pour s’accrocher aux branches. Les spécimens terrestres marchent debout, chose rare pour des mammifères. Ces derniers construisent dans les sols meubles ou sableux leur terriers de plusieurs mètres de profondeur se terminant par une sorte de grande chambre circulaire et dont l'entrée est camouflée (par des feuilles et autres débris). Les terriers abandonnés par d'autres animaux peuvent parfois faire l'affaire, après un ré-aménagement si nécessaire. Les pangolins sont solitaires, le mâle n'attire la femelle que pour s'accoupler. Les mœurs et l'espérance de vie des pangolins sont mal connues, du fait de leur discrétion. La femelle pangolin donne naissance à un petit dont les écailles durcissent quelques jours après sa naissance. Elle le porte sur sa queue ou sur son dos pendant environ un an.





Le pangolin s'est retrouvé sous le feu des projecteurs en étant soupçonné d'être un vecteur de transmission du virus COVID 19 à l'homme. Le pangolin est surtout victime d'un fait et non d'un soupçon : il est l'animal le plus braconné au monde par les humains (plus que les éléphants, les rhinocéros et les tigres réunis)

Derrière cette recherche d'hôtes intermédiaires se pose surtout la question : comment une espèce sauvage vivant dans son milieu naturel peut-il transmettre une maladie à l'homme ? Les humains qui chassent ou capturent des animaux sauvages et les sortent de leur habitat naturel s'exposent eux et exposent les autres humains, entre autres espèces, à des virus qui ne sont pas forcément mortels pour ces animaux sauvages, mais peuvent l'être pour des espèces ne partageant pas le même habitat.



Toutes les espèces de pangolins sont menacées d’extinction, en particulier le pangolin à queue courte (Chine) et le pangolin javanais, en danger critique d'extinction. Après le déclin des pangolins endémiques, la Chine s'est orientée vers les pangolins des pays voisins puis de l'Afrique... Depuis 2002, plus d’un million de pangolins auraient été braconnés pour alimenter un marché illégal international. Ils sont depuis longtemps convoités en Afrique et en Asie pour leur chair qui est un mets recherché, soit pour alimenter une croyance (leur consommation ayant des supposés vertus et pouvoirs), soit par signe d'opulence (en Chine notamment où le pangolin se négocie très cher). Leurs écailles sont particulièrement prisées dans la médecine traditionnelle du sud-est asiatique (Chine, Thaïlande, Cambodge, Inde, Malaisie, Laos, Birmanie, Vietnam) pour leurs vertus curatives, non démontrées scientifiquement. En effet, ces écailles sont recouvertes d'une couche de kératine, substance semblable à celle que l'on retrouve dans les poils, plumes, cornes, ongles, becs de nombreux animaux, y compris les humains. Ces morceaux de kératine sont censés favoriser la circulation sanguine, réduire les inflammations, stimuler la virilité, aider les mères à allaiter ou encore soigner les maladies hépatiques et certains cancers... Ce braconnage intense se poursuit malgré l’interdiction de son commerce en 2016, par la Convention internationale sur le commerce d'espèces sauvages menacées d'extinction (CITES), accompagnée de contrôles, poursuites et saisies de la part des autorités.


Ils sont également victimes de la perte de leur habitat avec des millions d'hectares de forêts détruits, notamment pour être transformés en plantations. Surtout en Malaisie et en Indonésie qui sont les principaux pays producteurs d’huile de palme du monde. Autre impact de la déforestation, le développement du réseau routier dans ces forêts autrefois préservées facilite grandement l'accès aux braconniers et expose les pangolins à la mortalité liée à la circulation routière.



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Des idées pour aider les pangolins

sponsoriser un pangolin


Des efforts de conservation sont menés. Les pangolins ont été retirés de la liste officielle 2020 des ingrédients approuvés en médecine traditionnelle chinoise, décision coïncidant avec l'apparition dans le pays du nouveau coronavirus. Au cours des derniers mois, la Chine a interdit la vente d'animaux sauvages pour la consommation alimentaire, invoquant le risque de maladies transmissibles à l'Homme, mais ce commerce reste légal pour la recherche scientifique ou la médecine traditionnelle... Le Vietnam ne rembourse plus les écailles et des saisies par la police permettent parfois de sauver quelques rescapés.


Il est quasiment impossible de maintenir les pangolins vivants en captivité. Avec leur nature calme et pacifique, ils sont très sensibles aux perturbations. Le stress perturbe leur comportement et peut détériorer leur santé en générant des ulcères gastriques ou des pneumonies. L'alimentation pose également problème en captivité. Leur espérance de vie dans des zoo ou dans des centres d'élevage ne dépasse pas en général quelques mois...


Les pangolins étant surtout victimes de multiples croyances, leur sauvegarde ne peut se faire sans la mise en place de programmes de sensibilisation et par une meilleure protection dans leur milieu naturel, pour prévenir le braconnage. Il existe une journée symbolique pour sensibiliser le monde au massacre des pangolins, la journée mondiale des pangolins.


La campagne Wild for Life dénonce le commerce illégale d'espèces sauvages et donne des idées pour aider le pangolin comme :

  • s'engager à ne jamais consommer ni acheter de produits issus du pangolin, engagement qui peut bénéficier à d'autres espèces braconnées et en danger

  • célébrer la Journée mondiale du pangolin, le 3e samedi du mois de février, en publiant une photo de pangolin avec les hashtags #WorldPangolinDay et #WildforLife sur les réseaux sociaux

  • partager avec notre entourage ce que nous avons appris sur le pangolin et encourager toutes les personnes de notre entourage à se battre pour le pangolin...


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Sources, Références & Inspirations :

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