JE SUIS un petit papillon apparenté aux sphinx (sphingidés). Grand migrateur, on peut me rencontrer partout dans l’hémisphère Nord en été et dans les pays tempérés chauds en hiver. Trapu et velu, je ressemble à un papillon de nuit, mais je suis actif la journée. Mon vol stationnaire me permet d’absorber le nectar d’une fleur sans me poser. On peut facilement me confondre en pleine action avec un colibri. Je me distingue par mes antennes et ma longue trompe que je plonge avec une grande précision dans le cœur des fleurs. Je peux vivre 2 ans. Je butine activement pour tenir les grandes distances. J’affectionne les fleurs odorantes comme la lavande, la fausse valériane, le buddleia… En revanche, ma trompe peut rester coincée dans les fleurs roses d’onagre (originaire des États-Unis), me condamnant à mourir d’épuisement...
Comme le colibri, le moro-sphinx a un vol stationnaire et une trompe (en guise de bec) de longueur adaptée pour puiser le nectar tout au fond des fleurs en tube. Ses ailes battent si vite qu’elles sont à peine visibles. Il est capable de pointes de vitesse à 55 km/h, à raison de 75 battements d’ailes par seconde !
Comme tous les papillons nos œufs sont pondus sur une famille de plantes nourricières spécifique. Les femelles déposent environ 200 œufs en mai et dans le courant de l’été (2 générations par an) sur les bourgeons et les fleurs de nos plantes hôtes, principalement les gaillets. Nos chenilles (de couleur verte ou brune) y trouvent gîte et couvert. Elles construisent ensuite leur cocon au sol parmi les plantes herbacées ou mousses, d’où le papillon adulte, l’imago, pourra éclore un mois plus tard. Une partie des moro-sphinx migre vers le Grand Sud (Espagne, Turquie, Afrique du Nord...), l’autre partie passe l’hiver en Eurasie sous forme de cocon pour éclore au printemps. Cependant le réchauffement climatique semble brouiller ces habitudes migratoires...
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